Option et Spécialité Théâtre

Année 2017-2018 - "TRIP 2018"

Par THIERRY JALLET, publié le lundi 1 octobre 2018 00:55 - Mis à jour le jeudi 2 janvier 2020 16:33
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Notre "Trip 2018" s’est inscrit dans la thématique choisie cette saison par le Théâtre de Privas et son réseau d’écoles et d’établissements scolaires partenaires, intitulée «Voyage dans tous ses états »

Les deux groupes de Seconde qui comptent chacun quinze élèves, ont travaillé sur des extraits adaptés d’Espèces d’espaces (Galilée, 1974) de Georges Perec, essai dont l’objet  « n'est pas exactement le vide, ce serait plutôt ce qu'il y a autour, ou dedans », selon l’auteur lui-même. Ainsi, les élèves nous entraînent dans un voyage scénique traversant plusieurs lieux : l’appartement, la ville… nous menant jusqu’au monde entier. La préparation a débuté par une réflexion par équipes sur la question de l’adaptation théâtrale du texte, sa mise en espace,  l’émergence de personnages. A partir des différentes présentations par les équipes, des extraits adaptés leur ont alors été proposés et le travail de mise en scène a alors pu débuter, permettant de poursuivre la réflexion sur l’espace théâtral et sur l’espace dramatique, sur la place du corps, son engagement dans le jeu, sur l’utilité des accessoires, sur le rôle de la musique dans le jeu collectif. Enfin, trois élèves ont réalisé l’affiche ci-contre.

Le groupe de Première composé de vingt élèves a bâti un projet à partir d’un collage de textes avec des extraits de Pas bouger (Actes sud, 2002) d’Emmanuel Darley ; du Voyage intraordinaire (Lansman, 2011) d’Eric Durnez ; de Sans la langue (Color Gang, 2010) de Sarah Fourage ; de 76 Clochards célestes (Le Castor astral, 2016) de Thomas Vinau ; de Merry go round (Théâtrales, 2016) du groupe Petrol ; de Le Bonheur (Actes sud, 2007) d’Emmanuel Darley. Il s’agissait d’examiner diverses situations sur le départ et les états émotionnels qu’il entraîne, la difficulté à dire le désir d’ailleurs, les douleurs de la séparation… tout cela à travers ces écrits tantôt désespérés tantôt absurdes au point d’en devenir drôles.  Par groupes, les élèves ont choisi un ou deux textes afin de préparer une présentation de projet pour la scène. Là encore, ces présentations ont été l’occasion d’échanges entre eux et le collage s’est ainsi constitué au fil des séances. A partir de ces remarques, chaque équipe a alors participé au travail de mise en scène à partir d’une situation initiale qui figure un départ collectif. Les textes ont tous pris place dans le collage intitulé « DE PASSAGE », au fil des différentes orientations choisies.

Le groupe de Terminale comptant seize élèves a travaillé à partir du livret d’opéra intitulé Quichotte (Solitaires intempestifs,  2007) de Jean-Luc Lagarce, qui reprend  la fin du récit de Cervantès. Il est question d’un lieu, d’un nulle part comme il y en a partout. Un lieu d’où on ne peut s’échapper. Où l’on revient inexorablement. Une population s’y retrouve pour travailler, pour passer le temps, pour attendre ce qui adviendra, ce qui les emmènera loin. Ils attendent ceux qui peuvent revenir encore. C’est le Héros fatigué qui arrive, son voyage s’achève… Après la lecture intégrale du texte, il est apparu nécessaire de réécrire plusieurs passages pour le théâtre, s’éloignant ainsi de la forme opératique. Le texte original a été réparti entre les élèves réunis en équipe de deux ou trois. Et l’adaptation a pu commencer – travail de longue haleine ! Cela a permis de sensibiliser le groupe  aux questions de dramaturgie, de scénographie. Des passages ont été ajoutés et créés par les élèves eux-mêmes, favorisant des temps de créativité à insérer dans le projet. A partir de là, c’est le travail de mise en scène auquel chacun a collaboré, qui a pu se dérouler à partir du texte réécrit.